Pleins feux sur les Canadiennes : quatre choses qu’Elsie MacGill a faites pour faire bouger les choses
- 03 août 2023
- Histoire
- 4 minute de lecture
Elsie MacGill est peut-être surtout connue comme précurseure en génie aéronautique, mais elle était aussi une féministe passionnée : elle a suscité de réels changements au Canada. Son destin était d’ailleurs déjà presque tout tracé, puisqu’elle est née dans une famille où l’on militait pour les droits des femmes.
Elsie MacGill a perpétué l’héritage féministe de sa famille en devenant commissaire pour la Commission royale d’enquête sur la situation de la femme au Canada, un groupe dont le mandat était d’assurer l’égalité pour les femmes, dans toutes les sphères de la société. Publié en 1970, le rapport révolutionnaire de la Commission concluait que « l’égalité entre les hommes et les femmes au Canada est possible, souhaitable et nécessaire sur le plan éthique ».
Elsie MacGill est peut-être surtout connue comme précurseure en génie aéronautique, mais elle était aussi une féministe passionnée : elle a suscité de réels changements au Canada. Son destin était d’ailleurs déjà presque tout tracé, puisqu’elle est née dans une famille où l’on militait pour les droits des femmes.
Elsie MacGill a perpétué l’héritage féministe de sa famille en devenant commissaire pour la Commission royale d’enquête sur la situation de la femme au Canada, un groupe dont le mandat était d’assurer l’égalité pour les femmes, dans toutes les sphères de la société. Publié en 1970, le rapport révolutionnaire de la Commission concluait que « l’égalité entre les hommes et les femmes au Canada est possible, souhaitable et nécessaire sur le plan éthique ».
De bien des façons, nous devons le monde dans lequel nous vivons aujourd’hui à Elsie MacGill et à ses collègues commissaires, qui nous ont ouvert la voie. Poursuivez votre lecture pour découvrir quatre choses que la Commission a faites pour la cause des droits des femmes et comment elle a changé les fondements de la vie des Canadiennes et Canadiens.
1. Femmes au travail
Parmi les recommandations de la Commission, beaucoup ont permis d’éliminer les obstacles auxquels se heurtaient les femmes à l’entrée du marché du travail. Les membres de la Commission ont notamment plaidé pour l’élimination de toute discrimination fondée sur le genre ou le statut matrimonial en milieu de travail. Ils ont également recommandé d’éviter la catégorisation des emplois selon le genre et de prendre des mesures spéciales pour faire augmenter le nombre de femmes dans des professions et à des postes qui ne leur étaient pas traditionnellement réservés.
D’après Statistique Canada, le taux d’emploi des femmes a été en augmentation constante de 1953 (24 %) à 1990 (76 %). Aujourd’hui, le marché du travail canadien est plus inclusif et accueillant pour les femmes que jamais auparavant. En 2021, 68 % des femmes canadiennes âgées de 20 à 54 ans travaillaient à temps plein, contre 65 % en 2007 et 55 % en 1997.
2. Équité salariale
Difficile à croire, mais l’équité salariale n’a pas été toujours un droit garanti au Canada. Ce n’est qu’en 1972 – soit deux ans après la publication du rapport de la Commission – que l’État canadien a ratifié la Convention concernant l’égalité de rémunération entre la main-d’œuvre masculine et la main-d’œuvre féminine pour un travail de valeur égale des Nations Unies.
Dans les recommandations sur les femmes et l’économie canadienne, la Commission a recommandé que l’on modifie la loi fédérale sur l’égalité de salaire pour les femmes de façon à ce qu’elle s’applique à tout le personnel du gouvernement du Canada, à ce que le salaire minimum soit le même pour les femmes que pour les hommes et à ce que l’on supprime, dans les dispositions concernant la retraite et les assurances, les différences fondées sur le genre.
Aujourd’hui, les règles encadrant l’équité salariale sont claires : d’après le gouvernement du Canada, « [l]es Canadiens ont le droit de bénéficier de pratiques de rémunération en milieu de travail exemptes de toute discrimination fondée sur le sexe. L’équité salariale vise à garantir que les employeurs vous offrent un salaire égal pour un travail de valeur égale ».
3. Congés de maternité
À l’heure actuelle, au Canada, les femmes n’ont pas besoin de choisir entre avoir des enfants et une carrière professionnelle. Grâce aux systèmes d’aide en place, il est possible d’avoir les deux. Mais il y a plus de 50 ans, ce n’était pas aussi facile.
En 1970, Elsie et ses collègues commissaires ont prôné la nécessité d’« assurer à toutes les employées le droit à un congé de maternité de 18 semaines […] et [d’interdire] de renvoyer l’employée pour quelque raison que ce soit pendant le congé de maternité auquel elle a droit » ainsi que de « permettre aux cotisantes de toucher des allocations de chômage pendant une période d’au moins 18 semaines, ou pour la période à laquelle leurs cotisations leur donnent droit, […] lorsqu’elles s’absentent temporairement de leur travail pour des raisons de maternité ».
En 1971, le Canada a mis en place un congé de maternité rémunéré donnant droit à 15 semaines de congé payé pour les nouvelles mamans. De nos jours, ces 15 semaines de prestations parentales peuvent être prolongées jusqu’à 61 semaines pour l’un des parents.
4. Union égalitaire
Avant la publication du rapport de la Commission, beaucoup de lois et de politiques canadiennes considéraient le mari comme le « chef de famille », lui accordant de ce fait plus de droits qu’à la femme, sans égard à la situation personnelle ou financière des époux. De nos jours, les deux membres d’une union – quel que soit le genre des personnes concernées – sont considérés comme égaux aux yeux du gouvernement canadien.
Dans l’optique de donner plus de pouvoir aux femmes dans les relations de couple, la Commission a recommandé de raccourcir la durée de la séparation prévue par la loi sur le divorce de trois à un an, de permettre à une femme mariée d’obtenir un passeport à nom de jeune fille ou à son nom de femme mariée et de faire du mariage une union égalitaire dans laquelle la contribution de chaque partie est reconnue.
Pour le reste de sa vie, Elsie MaxcGill a œuvré sans relâche afin que soient mises en œuvre les 167 recommandations de la Commission à l’intention du gouvernement fédéral. Son dévouement a porté ses fruits : dans les années 1980, la plupart de ces recommandations s’étaient concrétisées – et elles se répercutent encore aujourd’hui dans la vie des canadiennes.
Elsie MacGill, l’une des Canadiennes les plus exceptionnelles et les plus remarquables du 20e siècle, reste une source d’inspiration pour nous tous. Découvrez sa vie extraordinaire et la nouvelle pièce de circulation commémorative émise en son honneur.
Sources :
Report of the Royal Commission on the Status of Women in Canada | Statistique Canada, L'avènement des femmes dans le milieu de travail | Statistique Canada, Étude : Mise au jour des différences au chapitre de l'emploi à temps plein chez les femmes | Gouvernement du Canada, Évolution de l’équité salariale | Gouvernement du Canada, Égalité et inclusion dans les industries et milieux de travail sous réglementation fédérale | Gouvernement du Canada, Prestations de maternité et prestations parentales de l'assurance-emploi | Congrès du travail du Canada