Célébrons l’art canadien : découvrez quatre artistes qui révolutionnent le monde de l’art
- 06 oct. 2023
- Contenu canadien
- 10 minute de lecture
S’il est surtout connu pour ses mosaïques colorées, Jean Paul Riopelle a aussi exploré une multitude de styles et techniques artistiques au cours de son illustre carrière. C’est grâce à son intuition créative que Riopelle est ultimement devenu l’un des artistes canadiens les plus importants et influents du 20e siècle.
Aujourd’hui, l’art canadien est en pleine croissance. Selon le Conseil des arts du Canada, le PIB culturel du pays a augmenté de 8,3 % pour atteindre 54,8 milliards de dollars en 2021, ce qui comprend le secteur des arts visuels et appliqués. L’énorme bassin de talents dont nous jouissons en témoigne, et nous avons la chance de voir cette créativité s’exprimer d’une foule de façons d’un océan à l’autre – qu’il s’agisse d’une murale publique ou d’une œuvre dans un salon d’artisanat local.
Nous avons rencontré quatre talentueuses et talentueux artistes d’ici qui expriment leur créativité et innovent dans le domaine artistique d’une manière qui leur est propre. Découvrez leurs histoires ci-dessous.
S’il est surtout connu pour ses mosaïques colorées, Jean Paul Riopelle a aussi exploré une multitude de styles et techniques artistiques au cours de son illustre carrière. C’est grâce à son intuition créative que Riopelle est ultimement devenu l’un des artistes canadiens les plus importants et influents du 20e siècle.
Aujourd’hui, l’art canadien est en pleine croissance. Selon le Conseil des arts du Canada, le PIB culturel du pays a augmenté de 8,3 % pour atteindre 54,8 milliards de dollars en 2021, ce qui comprend le secteur des arts visuels et appliqués. L’énorme bassin de talents dont nous jouissons en témoigne, et nous avons la chance de voir cette créativité s’exprimer d’une foule de façons d’un océan à l’autre – qu’il s’agisse d’une murale publique ou d’une œuvre dans un salon d’artisanat local.
Nous avons rencontré quatre talentueuses et talentueux artistes d’ici qui expriment leur créativité et innovent dans le domaine artistique d’une manière qui leur est propre. Découvrez leurs histoires ci-dessous.
Kathryn Spooner Bossy
« Que ferait Jean Paul Riopelle à ma place? » Voilà une question que se pose souvent Kathryn Spooner Bossy.
Depuis qu’elle s’est intéressée à Jean Paul Riopelle pendant ses études, Kathryn Spooner Bossy voue une profonde admiration à l’artiste montréalais. Pour elle, il a toujours occupé une place importante au fil de ses 25 ans de carrière en création et en enseignement. Peu importe son expression artistique – art graphique, vitrail ou mosaïque –, elle puise constamment son inspiration dans l’œuvre de Jean Paul Riopelle.
Sunday on Lake Ontario, Kathryn Spooner Bossy
« L’œuvre de Jean Paul Riopelle déborde de sérénité, de réflexion et de profondeur, explique-t-elle. D’une certaine façon, elle me rend heureuse. Et puis, elle est purement canadienne. Tant de ses créations ont quelque chose de spécial et d’inspirant. »
Après avoir vécu et travaillé partout dans le monde, y compris au Québec, au Royaume-Uni, à Singapour et en Australie, Kathryn réside aujourd’hui à Renfrew, en Ontario, près de sa ville natale, Ottawa.
Le verre, les perles, le papier fabriqué à la main, la porcelaine recyclée et d’autres objets trouvés (qu’elle récupère parfois à marée basse sur les rives boueuses de la Tamise, à Londres) composent les créations de Kathryn. Dans ses mosaïques, elle immortalise avec fantaisie les souvenirs les plus précieux de sa vie remplie d’aventures. Souvent empreintes d’un brin de nostalgie, ses œuvres se veulent authentiques. Les bouleaux, le linge qui sèche sur une corde et les voiliers sur les flots comptent parmi les thèmes qu’elle explore le plus souvent dans ses créations.
« Ma créativité […] vient simplement de l’intérieur, et c’est ainsi depuis toujours, explique Kathryn. L’art […] nous rapproche de nos émotions. J’espère [que quiconque découvre mes créations] ressente cette même proximité, ou que le linge au vent sera source de joie ou éveillera d’agréables souvenirs. »
Between the Birch et Summer Laundry, Kathryn Spooner Bossy
À propos de notre nouvelle pièce de circulation commémorative célébrant le 100e anniversaire de la naissance de Jean Paul Riopelle, Kathryn déclare ce qui suit : « C’est essentiel de reconnaître ainsi nos artistes. [Jean Paul Riopelle] était l’un des plus grands artistes du pays; il a ouvert la voie à de nombreux créateurs et a collaboré avec ouverture d’esprit avec plusieurs artistes. Je pense que la population canadienne d’aujourd’hui gagnerait à prendre exemple sur lui. »
Un conseil pour les artistes en herbe? « Créez à votre façon. Suivez vos envies et vos passions, et n’arrêtez jamais de créer, […] même si vous ne créez que pour vous. »
Tree of Life. 1,2 m x 10,9 m, Bonnechere Manor à Renfrew. Il s’agit du projet qui a le plus marqué Kathryn Spooner Bossy.
Candace Lipischak
Les vieilleries des uns font le bonheur des autres. Ce n’est pas Candace Lipischak qui dira le contraire!
Originaire du territoire du Traité no 1, l’artiste multidisciplinaire franco-métisse-polonaise Candace Lipischak est née sous le signe de la créativité. « Toujours en train de dessiner, j’étais fascinée par l’idée d’assembler des objets », raconte-t-elle. Initialement graphiste, son parcours artistique prend un tour nouveau en 2015 lorsqu’elle se met à arpenter son domaine de 12 hectares à Otterburne, au Manitoba.
« J’habite sur une ferme centenaire; [les anciens propriétaires] ont simplement accumulé au fil du temps tous les débris et les objets brisés ou sans intérêt au bord de la rivière aux Rats. La plupart des gens voient ça comme du bric-à-brac, mais j’y ai trouvé plein de choses intéressantes, comme des vieilles lames de scie, des bouteilles et des objets en verre, des boîtes de conserve et des chaînes, explique Candace. J’ai commencé à les assembler, à repérer le potentiel de certains de ces objets. Par exemple, la bosse d’un vieux tonneau en métal rouillé qui se transforme en bison. »
Growing on all six, 2015. Joint de culasse recyclé, peinture acrylique sur bois, 18,42 cm x 63,5 cm. Candace Lipischak
G : Reclaiming the Prairie, 2019. Métal et fil de fer antique, pieds de foyer à bois, assiette en étain, 121,92 cm x 121,92 cm. Candace Lipischak
D : Hé-Bear, 2015. Acrylique sur fer antique, tuyau de poêle, bois, 48"x48". Candace Lipischak
Ces matériaux récupérés servent de base à toutes ses œuvres peintes ou sculptées. Il s’agit d’un défi créatif, mais aussi d’une occasion de créer des pièces distinctives. Le canevas ne l’intéresse pas : elle lui préfère le métal lavé, de vieilles scies et tout autre objet circulaire. La texture naturelle de la rouille forme une toile de fond particulière et détermine souvent la forme finale de ses œuvres. Elle s’inspire de ses racines, de la nature et de la dimension nostalgique des objets qu’elle trouve sur son terrain. « Pour moi, il s’agit d’oublier la fonction originale d’un objet et de le transformer en quelque chose de nouveau. »
Adepte de peinture et de sculpture, Candace est également illustratrice et taille le bois de cerf, comme le lui a appris son père. C’est d’ailleurs cette expérience qui a servi d’inspiration pour le nom de son entreprise, Fat Daug (abréviation de « father-daughter », soit « père-fille »). Candace s’émerveille de plusieurs facettes de Jean Paul Riopelle : son sens de l’expérimentation, son refus de se limiter à une seule forme d’art et de se laisser définir. « Ce qui me plaît autant [dans son œuvre], c’est qu’il ne se contentait pas d’un coup de pinceau sur une toile. Certaines de ses œuvres relèvent véritablement du génie. »
Candace encourage tout le monde, toutes générations confondues, à se lancer et à essayer différentes façons de créer, même si ce n’est que pour soi. « Je pense que c’est très important de laisser libre cours à sa créativité. C’est pour ça que l’art-thérapie existe. N’hésitez pas. N’ayez pas peur. Si vous n’essayez jamais, vous ne saurez jamais de quoi vous êtes capables », conseille-t-elle.
G : Outside Promises, 2019 Peinture acrylique sur lame de scie antique, 33,02 cm, Candace Lipischak
« La poignée de main absente du centre de la pièce du Traité symbolise les promesses brisées. »
C : Sculpture sur bois, Candace Lipischak
D : Close Call, 2019, Peinture acrylique sur couvercle de bidon d’huile antique, 55,88 cm, Candace Lipischak
« Je pense que la [présence de pièces de monnaie dans mon art] trahit mon âge. J’ai encore ma vieille tirelire avec des pièces de un cent de 1977. »
Danny Perkins
Seulement deux ans après sa première exposition en 2018, Danny Perkins a ouvert sa propre galerie.
À première vue, on pourrait penser qu’il faut plus de temps pour passer d’un énorme projet à un autre. Mais cet artiste originaire du Centre-du-Québec est d’avis qu’il faut foncer lorsqu’on se découvre une passion!
« Si on ne demande rien, on ne reçoit rien, philosophe Danny. Je crée selon mes envies et il se trouve que d’autres personnes apprécient également mon travail. »
Né à Kingsey Falls, au Québec, Danny Perkins évoluait dans le domaine de la production laitière avant de devenir artiste, peintre et sculpteur. Autodidacte, il a amorcé son parcours artistique en enjolivant l’étable de ses vaches jersiaises primées.
« Je viens du milieu agricole, et je n’avais aucune idée de qui était Jean Paul Riopelle. Je ne connaissais rien […] du monde artistique, explique-t-il. Nous avions 125 vaches laitières et une terre de plus de 200 hectares. Il y a environ huit ans, j’ai commencé à créer, juste pour moi. »
Continuellement inspiré par ses années à la ferme et à la campagne, Danny intègre dans ses œuvres des motifs canadiens, souvent en lien avec la nature, y compris les bernaches du Canada, les ours et les feuilles d’érable. Récemment, il a commencé à réaliser des œuvres personnalisées inspirées par la forme unique des empreintes digitales de ses clients.
Il décrit son processus ainsi : « La majorité [de mes œuvres] sont des sculptures en métal, que je peins par la suite. Je travaille à main levée. Je trouve que les imperfections donnent de la personnalité à mes créations. »
Bear, Danny Perkins
Travaillant souvent plus de 20 heures par jour (comme lorsqu’il était agriculteur), Danny a bel et bien trouvé sa vocation. Selon lui, n’importe qui peut être créatif et trouver son propre style.
« Je n’aurais jamais cru que je deviendrais artiste. Jamais! […] Je pense que c’est la preuve que tout est possible, peu importe d’où l’on vient ou ce qu’on fait dans la vie. En persévérant, […] on peut accomplir tout ce qu’on veut. »
Artiste à temps plein depuis huit ans, Danny connaît aujourd’hui bien l’œuvre de Jean Paul Riopelle et se réjouit à l’idée de le voir honoré sur une pièce de monnaie. « Le legs [de Jean Paul Riopelle], son renom et sa réputation dans le monde de l’art sont vraiment extraordinaires, explique-t-il. En tant que Québécois, le fait de voir l’œuvre d’un artiste d’ici sur une pièce […] est un moment marquant. Et le reste du Canada [aura la chance incroyable] de découvrir [ses styles artistiques] et la fierté qu’il ressentait à l’égard de son héritage culturel. »
Flying Away et The First Travelers, Danny Perkins
Kalkidan Assefa
« Il n’y a pas de secret, il suffit de se lancer. »
Voici les sages paroles de Kalkidan Assefa (aussi connu sous le nom de DRIPPIN SOUL), un artiste multidisciplinaire d’Ottawa qui se spécialise dans les peintures et les murales figuratives et iconographiques.
Né en Éthiopie, Kalkidan pense qu’il était destiné à mener une vie d’artiste. Son père était artiste avant lui, et Kalkidan a suivi des études en art. « L’art a toujours été une passion pour moi, explique-t-il. Alors quand j’ai décidé de m’y consacrer, j’avais l’impression d’enfin faire ce que j’étais censé faire. »
Mami Wata, Kalkidan Assefa / Drippin Soul
Photographie : James Wilson
Peignant depuis ses études secondaires, Kalkidan a réalisé sa première murale il y a plus de deux décennies – et ce n’était que le début de son parcours artistique. « J’ai commencé à peindre sur des petites toiles et à exposer mes œuvres qui se rapprochaient plus des beaux-arts à l’époque. Au fil du temps, je me suis mis à fréquenter le milieu des activistes racisés et j’ai commencé à réaliser des murales et d’autres œuvres publiques. »
Ses murales colorées, généralement réalisées à l’aide d’une combinaison de peinture en aérosol, de peinture acrylique ou au latex et de peinture murale (avec en trame de fond une excellente liste de chansons), s’inspirent de personnes, de la nature et de la culture éthiopienne de Kalkidan. On y trouve souvent des portraits et des animaux, sous une forme ou une autre. Outre ses murales, Kalkidan a également multiples autres talents : il fait aussi de l’art numérique, des peintures à l’acrylique sur canevas et des dessins.
De toute sa carrière, deux moments marquants restent gravés dans sa mémoire. « J’avais peint une murale sur Sandra Bland, une femme américaine noire décédée en 2015 alors qu’elle était détenue par la police, raconte Kalkidan. [Cette murale] a été vandalisée. […] Des gens l’ont finalement repeint et en ont assuré la surveillance. Cette mobilisation est un véritable point fort de ma carrière. »
La réalisation d’une murale en collaboration avec l’artiste Jimmy Baptiste pour l’exposition Demain c’est loin, à la Galerie d’art d’Ottawa, a également été un fait saillant. « C’était vraiment génial parce qu’on a pu puiser dans nos racines du hip-hop et du graffiti pour créer dans un espace où ce type d’expression n’est traditionnellement pas toléré. »
« [Jean Paul Riopelle] s’inspirait lui aussi beaucoup de la nature. Par exemple, il peignait beaucoup d’oies. […] Dans mes œuvres, ce sont les corbeaux qui reviennent le plus souvent. »
En tant qu’artiste, mais aussi en tant qu’ancien collectionneur de pièces, Kalkidan est conscient de l’importance pour un artiste de voir une de ses œuvres frappée sur un support permanent :
« La plupart de mes créations, comme mes murales, sont éphémères. Elles peuvent disparaître d’un jour à l’autre. […] Alors je pense que c’est formidable d’avoir différentes façons d’immortaliser une œuvre. Cette pièce [en hommage à Jean Paul Riopelle] sera manipulée et admirée par des personnes qui n’auront peut-être jamais entendu parler de lui avant. »
« J’adore m’exprimer, mais j’aime aussi trouver une façon différente de redonner à la communauté. »
Célébrez la créativité débridée avec notre pièce de circulation commémorative de 2 $ 2023, qui se veut un hommage distinctif à l’illustre artiste canadien Jean Paul Riopelle.