Donner vie à l’histoire
- 16 janv. 2020
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Comme bien des gens sont profondément touchés par les sujets historiques, particulièrement ceux qui concernent l’histoire militaire, il était d’autant plus important de rendre fidèlement tous les détails. C’est pourquoi l’artiste s’est plongée dans toutes les sources qu’elle a pu trouver pour en apprendre le plus possible sur l’ARC et son rôle dans la Seconde Guerre mondiale. Une partie de ces recherches consistait à visiter les centres d’archives pour examiner de véritables uniformes.
« En tenant ces vêtements dans mes mains, je me suis sentie proche des personnes qui les avaient portés, raconte Laurie McGaw. J’ai aussi ressenti un authentique sentiment d’admiration et de respect pour ce que ces gens ont traversé et ce qu’ils ont dû faire. »
La connexion que ressent Mme McGaw avec les hommes et les femmes qui ont servi n’a rien d’abstrait. Durant la guerre, une infirmière du sanatorium Weston de Toronto a soigné un jeune soldat atteint de pleurésie, et les deux sont vite devenus inséparables; le 16 mai 1945, quelques jours à peine après la victoire en Europe, ils se sont fiancés. Ainsi va l’histoire, conclut Mme McGaw, de la rencontre de ses parents.
Si aucun de ses parents n’a été envoyé outre-mer, leur service n’en demeure pas moins important pour l’artiste. Elle a d’ailleurs mis à contribution cette expérience dans l’une de ses œuvres précédentes pour la Monnaie, en s’inspirant de l’uniforme de sa mère pour concevoir un motif qui rendait hommage à la première infirmière militaire du Canada, Georgina Pope.
CHAQUE DÉTAIL COMPTE
L’une des trois artistes invités à soumettre un motif pour la pièce portant sur l’ARC et le jour de la Victoire en Europe, Laurie McGaw a commencé par jeter sur papier toutes les idées qui lui venaient à l’esprit.
Parmi ses abondants croquis initiaux, Mme McGaw sélectionne les meilleurs et les soumet au chef de produits, qui a alors l’embarras du choix. Une fois qu’une œuvre est retenue, l’artiste passe les mois suivants à raffiner le motif, en collaborant avec l’équipe de la Monnaie et les experts historiques pour s’assurer que les moindres détails sont authentiques et exacts – du nombre de boutons sur les costumes au type de chapeau porté par les personnages.
« Dans ce motif, la Monnaie voulait reprendre un personnage d’une autre pièce. Mon pilote qui salue devait donc porter le même calot que sur l’autre motif », précise-t-elle.
Aux côtés du pilote, Mme McGaw a ajouté un navigateur et une membre de la Division féminine, représentant le trio en légère contre-plongée pour lui conférer une allure héroïque. Cet angle permet aussi à l’observateur de bien voir le Spitfire qui survole la scène. En arrière-plan se dresse un immanquable « V » de la victoire, faisant écho à l’allégresse et au soulagement qu’expriment les visages des trois personnages.
UN DÉFI À RELEVER
Quand elle ne conçoit pas des pièces de monnaie, Laurie McGaw crée des portraits, des sculptures et des illustrations. Elle aime se frotter aux défis de la conception de pièces, qui sont différents de ceux des autres disciplines, même si certains se recoupent : les paramètres définis de l’illustration, les figures humaines du portait, et la tridimensionnalité et la texture de la sculpture… le tout sur une surface incroyablement restreinte.
Mme McGaw a déjà hâte de relever ces défis pour la prochaine pièce qu’elle dessinera, ajoutant que le plus difficile dans ce genre de projet, c’est de ne rien divulguer avant l’émission de la pièce : « C’est un processus tellement enthousiasmant, je voudrais en parler à tout le monde! »