Un hommage aux sacrifices faits par nos anciens combattants il y a 75 ans
- 07 oct. 2019
- Histoire
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En septembre 1939, Alphonse Vautour gagnait 35 cents par jour dans la province canadienne du Nouveau-Brunswick. C’est à cette époque que le Canada a déclaré la guerre à l’Allemagne. Vu les perspectives d’emploi plutôt limitées, il s’est vite enrôlé dans l’Armée canadienne. Le 6 juin 1944, le soldat Vautour du North Shore Regiment du Nouveau-Brunswick débarquait à Bernières-sur-Mer, en France. C’était le jour J.


Ce jour-là, 14 000 Canadiens se joignaient aux forces alliées. Aujourd’hui, seule une poignée d’entre eux sont encore avec nous. Seule une poignée d’entre eux sont en mesure de nous raconter comment s’est réellement passée cette journée historique à laquelle nous rendons hommage en 2019 : le 75e anniversaire du jour J, où a eu lieu le débarquement de Normandie à Juno Beach, en France.
« J’avais 23 ans, j’étais à la guerre et je n’avais pas peur. Il fallait y aller et rien n’aurait pu mieux me préparer pour ce moment », nous confiait Alphonse Vautour lors du lancement de la pièce de circulation de deux dollars soulignant le 75e anniversaire du jour J, le 27 mai 2019 à Moncton, au Nouveau‑Brunswick.
Vautour a été le premier Canadien à recevoir la pièce montrant des soldats qui regardent en direction de Juno Beach depuis leur péniche de débarquement, une scène dont il se souvient encore comme si c’était hier : « Quand nous sommes descendus de nos péniches, nous étions livrés à nous-mêmes. » Le soldat était au volant d’une chenillette porte-Bren qui en transportait également trois autres : l’un maniait le fusil, et les deux autres s’occupaient des grenades. « J’ai réussi à amener le véhicule derrière les bunkers allemands, et de là, deux hommes pouvaient sortir et lancer des grenades à l’intérieur des casemates [où les soldats allemands étaient cachés]. Nous avons répété ces actions de nombreuses fois », nous raconte-t-il.


Après le débarquement du jour J, le 6 juin 1944, le soldat Vautour et son équipe ont poursuivi leur campagne en Europe jusqu’à la fin de la guerre, c’est-à-dire pendant un peu plus d’un an. Même 75 ans plus tard, les souvenirs de cette époque sont encore gravés dans la mémoire de l’ancien combattant. « C’est impossible à oublier, nous dit-il. On se couche le soir et dès qu’on ouvre les yeux, on y pense. C’est dur de croire qu’on a fait de telles choses ».
À la fin de la guerre, M. Vautour est rentré chez lui au Nouveau-Brunswick et y a épousé la femme de sa vie, avec qui il a élevé une famille de huit enfants. Il célébrera son 100e anniversaire de naissance le 9 octobre 2019.