Œuvre de l’artiste canadien Kwame Delfish, le revers de la pièce célèbre l’héritage du 2^e Bataillon de construction du Corps expéditionnaire canadien (CEC) et sa contribution aux efforts de guerre du pays durant la Première Guerre mondiale. Au centre de l’œuvre se tient un membre de la plus grande unité militaire canadienne de la taille d’un bataillon entièrement composée de personnes noires. À gauche du soldat noir figure une version agrandie de l’insigne de coiffure du 2 ^ͤ Bataillon de construction. Derrière lui et à sa droite, on voit des membres du bataillon en train de défiler avant leur déploiement en mars 1917. Le paysage à gauche est celui de la région du Jura, en France, où le bataillon a participé aux opérations d’exploitation forestière et à la construction du chemin de fer qui, sur la pièce, symbolise l’histoire et les difficultés vécues par ces soldats noirs il y a plus d’un siècle. L’avers, orné d’un motif récurrent de feuilles d’érable, est à l’effigie de la reine Elizabeth II, selon Susanna Blunt. Y figure également une marque spéciale composée de quatre perles et d’une double date, laquelle symbolise les quatre effigies de la Reine ayant orné les pièces canadiennes ainsi que la durée de son règne.

Résilience et volonté de servir : le 2 ^ͤ Bataillon de construction du Canada

Au cours des deux premières années de la Première Guerre mondiale, des centaines d’hommes noirs ont tenté de devenir membres du Corps expéditionnaire canadien, mais la plupart de leurs demandes ont été refusées parce qu’ils étaient noirs. Qu’à cela ne tienne, les Canadiens noirs et leurs alliés blancs ont fait pression pour que l’enrôlement des personnes noires soit permis. Lorsque la Grande-Bretagne a demandé plus d’unités de travail au Canada en 1916, on a décidé de mettre sur pied un bataillon de travail ségrégué.

Le 2 ^ͤ Bataillon de construction a été formé le 5 juillet 1916. Initialement, son quartier général se trouvait à Pictou, en Nouvelle-Écosse, avant d’être transféré à Truro, également en Nouvelle-Écosse. Le 28 mars 1917, il a quitté Halifax à bord du SS Southland pour arriver à Liverpool, en Angleterre, le 7 avril 1917. L’unité a été réorganisée comme compagnie de travail et rebaptisée 2 ^ͤ Compagnie canadienne de construction, parce qu’elle ne comptait pas assez de membres pour former un bataillon. Le 17 mai, l’unité a été déployée en France, dans le département montagneux du Jura, où ses hommes ont aidé le Corps forestier canadien avec les opérations d’exploitation forestière, les transports, la construction du chemin de fer, l’approvisionnement en eau et en électricité et l’entretien des routes.

Si quelques soldats du bataillon ont combattu au sein d’autres unités, le bataillon en tant que tel n’a pas pris part aux combats. Cela dit, sa contribution – de même que la fière tradition du service militaire chez les Canadiens noirs – mérite d’être soulignée. En janvier 1919, la plupart des hommes du 2 ^ͤ Bataillon de construction sont rentrés au Canada, et la dissolution officielle de l’unité a eu lieu en septembre 1920.