Une lueur qui fait rayonner les pièces
- 05 déc. 2018
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Certaines choses ne se démodent pas. Depuis que les premiers bâtons lumineux ont été agités dans les airs pendant un concert des Grateful Dead en 1971, la photoluminescence n’a jamais perdu de son, comment dire… lustre! La Monnaie royale canadienne a fait figure de pionnière en ajoutant des effets photoluminescents à toutes sortes de pièces. La plus récente est la pièce de 5 $ en argent fin 2018 Un pays rayonnant, qui rend hommage à la mosaïque culturelle du Canada.
C’est en 2012 que la Monnaie s’est aventurée du côté (obscur) de la photoluminescence, se souvient Erica Maga, chef de produits.
« Nous avions été approchés par un fournisseur qui voulait explorer les différentes applications de ses enduits photoluminescents, et nous étions justement en train de travailler sur une série de quatre pièces de 25 cents ayant pour thème les créatures préhistoriques. Nous nous sommes dit : “Les enfants aiment les dinosaures et les choses qui brillent dans le noir. Comme ce serait amusant!” Nous avons donc décidé d’utiliser la photoluminescence pour mettre en valeur les squelettes de nos créatures. »
Une collègue d’Erica, Mélanie Luis, dit que les pièces photoluminescentes étaient un pari peut-être un peu risqué, mais elle croit aussi que « la Monnaie n’a pas peur d’essayer de nouvelles technologies ».
Et ce fut un pari gagné, puisque toute la série sur les créatures préhistoriques a connu un immense succès.
Certaines choses ne se démodent pas. Depuis que les premiers bâtons lumineux ont été agités dans les airs pendant un concert des Grateful Dead en 1971, la photoluminescence n’a jamais perdu de son, comment dire… lustre! La Monnaie royale canadienne a fait figure de pionnière en ajoutant des effets photoluminescents à toutes sortes de pièces. La plus récente est la pièce de 5 $ en argent fin 2018 Un pays rayonnant, qui rend hommage à la mosaïque culturelle du Canada.
C’est en 2012 que la Monnaie s’est aventurée du côté (obscur) de la photoluminescence, se souvient Erica Maga, chef de produits.
« Nous avions été approchés par un fournisseur qui voulait explorer les différentes applications de ses enduits photoluminescents, et nous étions justement en train de travailler sur une série de quatre pièces de 25 cents ayant pour thème les créatures préhistoriques. Nous nous sommes dit : “Les enfants aiment les dinosaures et les choses qui brillent dans le noir. Comme ce serait amusant!” Nous avons donc décidé d’utiliser la photoluminescence pour mettre en valeur les squelettes de nos créatures. »
Une collègue d’Erica, Mélanie Luis, dit que les pièces photoluminescentes étaient un pari peut-être un peu risqué, mais elle croit aussi que « la Monnaie n’a pas peur d’essayer de nouvelles technologies ».
Et ce fut un pari gagné, puisque toute la série sur les créatures préhistoriques a connu un immense succès.
D’HIER À AUJOURD’HUI
Le Web regorge d’histoires sur la naissance de la photoluminescence, mais les annales font remonter la « découverte » de la photoluminescence chimique – la phosphorescence – aux travaux d’un alchimiste du 17e siècle, Hennig Brand. Ce dernier, bien qu’il n’eût pas réussi à transformer le plomb en or, a ouvert la voie à des siècles d’expérimentation lorsqu’il a identifié un nouvel élément chimique, le phosphore.
Dans les années 1960 et 1970, les chercheurs tentaient de trouver des applications pratiques à la technologie photoluminescente, comme la signalisation maritime. Leurs trouvailles ont fini par être commercialisées, et aujourd’hui, on trouve de tout sur le marché, depuis les bracelets lumineux portés dans les festivals jusqu’aux cartes du système solaire qui ornent les murs des chambres d’enfants.
À LA RECHERCHE DES SUJETS PARFAITS
Après une première incursion réussie dans le monde des effets photoluminescents, l’équipe de la Monnaie a commencé à développer d’autres concepts de pièces. Mais Mélanie précise que la technologie est réservée aux thèmes qui s’y prêtent vraiment.
« Le thème inspire la technologie, jamais le contraire. Nous choisissons des sujets qui auront une signification particulière pour les gens; des sujets qui occupent une grande place dans leur vie ou qui vont frapper leur imaginaire. C’est seulement une fois que le choix est arrêté sur la proposition d’un artiste que nous commençons à parler de la technologie à employer – et parfois, il s’agit de la photoluminescence. »
Mélanie explique que certains thèmes fonctionnent mieux que d’autres. La photoluminescence est idéale pour mettre en valeur des phénomènes naturels, comme dans la série de deux pièces intitulée Animaux de l’Arctique et aurores boréales, ou dans la série de quatre pièces Le Canada en plein air, laquelle mettait en scène des activités sportives saisonnières vues de jour et de nuit. Bien entendu, c’est aussi la technologie parfaite pour tous les sujets qui touchent la lumière – comme celui de la pièce Chute aux mille feux, vendue avec une petite lampe à lumière noire qui fait briller les feux d’artifice et les lumières nocturnes au-dessus des chutes Niagara.
La photoluminescence a aussi servi à créer une aura de mystère sur des pièces consacrées à des phénomènes étranges ou inexpliqués. Dans cette catégorie, la préférée d’Erica – sur laquelle elle a travaillé personnellement – est la pièce en forme d’œuf commémorant l’incident de Falcon Lake.
« Sur cette pièce, des éléments activés par la lumière noire représentent l’apparition d’ovni la mieux documentée qui soit au Canada, explique-t-elle. L’incident est survenu en 1967, quand un homme nommé [Stefan] Michalak est entré en contact avec un objet non identifié. »
Les 4 000 exemplaires de la pièce en argent fin L’incident de Falcon Lake se sont vendus à la vitesse de l’éclair.
DES PLUS BRILLANTS EXPLOITS
Ce n’est pas la première fois que la Monnaie a recours à la photoluminescence pour créer une pièce sur le thème du Canada. Sa première pièce de circulation brillant dans le noir – qui était en fait la première du genre dans le monde – était la pièce de deux dollars frappée à l’occasion du 150e anniversaire du pays, et qui a été acclamée ici comme à l’étranger et dont on a parlé dans le magazine Smithsonian.com, sur la chaîne BBC News, dans le quotidien The Guardian et à l’émission de fin de soirée de Conan O’Brien.
La pièce créée cette année pour la fête du Canada, Un pays rayonnant, se prêtait particulièrement bien à la photoluminescence.
« Tout le monde trouvait que c’était vraiment dans le thème, explique Erica. On voulait souligner la manière dont le Canada a évolué et s’est enrichi grâce à la diversité culturelle. De la même manière, l’élément qui brille dans le noir vient enrichir l’expérience qu’offre la pièce. »
Le titre de la pièce est inspiré de l’hymne national, plus précisément des mots with glowing hearts. Depuis son lancement, la pièce Un pays rayonnant est fort populaire. À la lumière du jour, la pièce de cinq dollars en argent fin est portée par la feuille d’érable rouge qui se trouve au centre, entourée de nombreuses petites feuilles qui représentent toutes les cultures de la mosaïque canadienne. Dans le noir, la pièce se transforme : un anneau de feuilles vertes luit, formant un rétroéclairage autour de la feuille rouge.
« Elle a été conçue par un de nos graveurs, et c’est une application intéressante du design et de la technologie, selon Erica. On ne s’attendrait pas à ce que les minuscules feuilles, presque invisibles à la lumière du jour, se mettent à luire dans le noir, et surtout pas à ce qu’elles deviennent vertes. »
AU-DELÀ DES LIMITES
Qu’est-ce qui pousse l’équipe de développement de la Monnaie à continuellement innover? Pour Erica et Mélanie, c’est l’occasion d’apprendre et d’élargir leurs horizons qui les animent jour après jour.
« Je n’ai pas tellement l’âme d’une historienne, admet Mélanie, mais j’ai dû approfondir des sujets comme la guerre de Sept Ans opposant, entre autres la Grande-Bretagne à la France, pour le contrôle de l’Amérique du Nord – ou encore la vie du capitaine James Cook, célèbre explorateur et navigateur britannique. Ce que j’ai appris m’a fascinée. L’expérience a été vraiment gratifiante et a influencé la façon dont je vois le monde maintenant. Cette occasion – et obligation, d’ailleurs – de continuer à apprendre au quotidien, est un des aspects de mon travail que j’adore. »
Erica ajoute que même pour la conception de pièces en apparence très simples, ses collègues et elle vont vraiment dans les détails du sujet pour bien en comprendre chaque facette.
« Un jour, on découvre comment une structure historique a été construite, puis le lendemain, on en apprend davantage sur un sujet scientifique très complexe ou sur la découverte de nouvelles espèces… y compris les ovnis! »
Les deux chefs de produits s’entendent pour dire que le monnayage exige une bonne dose de curiosité et un sens de l’émerveillement – un sentiment de pureté, d’ouverture et de fascination comme celui qu’éprouve un enfant qui ferme la porte de sa chambre pour voir sa pièce briller d’une lueur verdâtre dans le noir.
Découvrez toutes les pièces photoluminescentes de la Monnaie royale canadienne ici.