Cinq moments que tout Canadien devrait connaître : l’histoire derrière la pièce de 5 cents
- 06 mars 2022
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On ne s’en rend pas compte, mais le nickel fait partie du quotidien. On le voit sans le remarquer. À notre insu, il se retrouve entre nos mains, et notre vie en dépend. Des piles électriques aux bâtiments en passant par les soins de santé et l’électronique, c’est l’un des éléments les plus polyvalents et les plus essentiels au monde. Des centaines de milliers de produits d’usage courant sont faits de nickel, dont les pièces de monnaie!
On ne s’en rend pas compte, mais le nickel fait partie du quotidien. On le voit sans le remarquer. À notre insu, il se retrouve entre nos mains, et notre vie en dépend. Des piles électriques aux bâtiments en passant par les soins de santé et l’électronique, c’est l’un des éléments les plus polyvalents et les plus essentiels au monde. Des centaines de milliers de produits d’usage courant sont faits de nickel, dont les pièces de monnaie!
La naissance d’une pièce
Au tournant du 20e siècle, les pièces de monnaie frappées pour le Dominion du Canada étaient faites d’argent (sauf les pièces de 1 cent). La plus petite du lot, et la moins commode, était celle de 5 cents. Lorsqu’on a décidé de l’agrandir, il a fallu en changer la composition : le nickel s’est substitué à l’argent. C’était en 1922. Avec ce changement salutaire, le premier vrai nickel canadien était né!
Entre 1922 et 1945, la pièce de 5 cents connut de nombreux changements, dont le plus intemporel fut l’avènement du motif de castor classique conçu par Kruger-Gray, en 1937. En voyant l’image de cet emblématique animal canadien, les fonctionnaires pensèrent d’abord l’utiliser pour la pièce de 10 cents.
Mais c’est sur la pièce de 5 cents qu’il trouva finalement sa place. Depuis, le motif de castor de la pièce a été remplacé par des thèmes commémoratifs à seulement cinq reprises, dont en 1943 pour la première fois.
Le V de la Victoire
Le V représente le cinq en chiffres romains, mais de 1943 à 1945, il revêtait une signification encore bien plus profonde. Symbole de victoire, il ralliait les nations et inspirait le monde entier. Au crépuscule de la Seconde Guerre mondiale, un nouveau motif victorieux a ainsi transformé la pièce de 5 cents canadienne en un symbole d’espoir et de paix.
Un message en code morse se répétant autour d’une torche et de la lettre V, symboles du sacrifice et de la victoire, exprimait ces mots : « La bonne volonté est gage de victoire. » À partir d’un petit outil de sculptage et d’un morceau d’acier légèrement plus grand que l’actuelle pièce de deux dollars, le graveur en chef de la Monnaie royale canadienne, Thomas Shingles, a sculpté tout le motif à la main. Un exploit dont très peu de graveurs sont capables, mais qui était nécessaire à une époque où les ressources étaient rares.
C’était la première fois dans notre histoire numismatique que les coins prototypes et les poinçons d’une pièce de monnaie étaient fabriqués au Canada (plutôt qu’en Grande-Bretagne).
L’effort de guerre
Le nouveau motif signifiait également qu’il fallait changer la composition métallique de la pièce.
À l’époque, l’utilisation du nickel en monnayage avait été suspendue au profit de l’économie de guerre : le précieux métal était réservé à l’artillerie, au blindage, aux avions et ainsi de suite.
En 1942, le tombac (un alliage de cuivre et de zinc) a donc remplacé le nickel dans la production de la pièce de 5 cents. Cela dit, comme le changement n’a pas été immédiat, les collectionneurs peuvent aujourd’hui trouver deux versions de la pièce de 1942 : l’une en nickel, l’autre en tombac. Comment repérer la différence? C’est la couleur.
Très vite, les pièces en tombac se sont ternies et ont pris la couleur du bronze, un peu comme les pièces de 1 cent, ce qui a causé beaucoup de confusion entre les deux valeurs nominales. Heureusement, il y avait une solution simple : faire un bord à 12 côtés! La nouvelle forme dodécagonale était si populaire qu’elle a été conservée jusqu’en 1963.
Le nickel s’estompe, mais le nom survit
Quand arriva 1950, le Canada était devenu le plus grand producteur de nickel au monde. Une belle coïncidence, puisque 1951 marquait le 200e anniversaire de la découverte et de la désignation de cet élément, chose que le Canada a commémorée au moyen d’un nouveau motif sur la pièce de 5 cents.
Malgré le rôle du pays dans sa production, la présence du nickel dans la fabrication de la pièce de 5 cents a peu à peu diminué avec les mesures d’économie de coûts et les progrès technologiques, si bien qu’en 1982, la pièce de 5 cents canadienne n’était plus faite de nickel pur.
Même si le nickel – l’élément qui a donné son surnom à la pièce de 5 cents – n’est plus le principal matériau qui compose la pièce, le fameux terme nickel continue de faire partie de la langue courante.
100e anniversaire de la Confédération (1967)
La pièce de circulation de 5 cents de 1967, œuvre de l’artiste canadien Alex Colville conçue spécialement pour le 100e anniversaire de la Confédération, met en vedette un lapin gambadant.
Pièce de 5 cents du 60e anniversaire (2005)
La pièce de circulation de 5 cents de 2005 souligne le 60e anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale et met en vedette le motif original de Thomas Shingles.
150e anniversaire de la Confédération (2017)
La pièce de circulation de 5 cents de 2017, Traditions vivantes, œuvre de Gerald Gloade, a été conçue dans le cadre du concours Mon Canada m’inspire à l’occasion du 150e anniversaire de la Confédération.
Source des images : Nous tenons à remercier tout particulièrement le © Musée de la Banque du Canada pour l’utilisation des images datées de 1967 et des années précédentes qui ont été tirées de sa collection.