Le mythe et l’exploit : Pourquoi l’Avro Arrow continue-t-il de fasciner les Canadiens?
- 11 mai 2021
- Contenu canadien
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L’Arrow prend son envol
En 1953, l’entreprise Avro Canada Ltd reçoit le mandat de concevoir un intercepteur supersonique pour renforcer la défense aérienne de l’Amérique du Nord pendant la Guerre froide. Elle amorce la production à Malton, en Ontario. Quatre ans plus tard, le premier Arrow, immatriculé RL-201, est dévoilé en grande pompe.
Après un vol inaugural réussi en 1958, le constructeur crée quatre autres prototypes ainsi que l’Arrow Mk. 2. Le chasseur bimoteur aux ailes en delta est qualifié de triomphe technologique : il s’agit du premier avion de série à être muni de commandes de vol électriques, sans compter que le nouveau turboréacteur PS-13 Iroquois lui aurait permis d’atteindre des vitesses bisoniques, c’est-à-dire qui dépassent deux fois la vitesse du son.
Une nouvelle ère éclipse l’Arrow
Au début 1959, le gouvernement canadien annule le projet en raison de la hausse des coûts et de l’avènement de l’ère du missile. Le premier ministre Diefenbaker en fait l’annonce :
« Malheureusement, ces réalisations exceptionnelles ont été éclipsées par les événements… La menace du bombardier contre lequel le CF-105 était censé nous défendre a diminué… Les agresseurs potentiels semblent plus portés à cibler leurs efforts sur le développement de missiles. »
Le ministère de la Défense nationale ordonne la destruction de tous les prototypes, modèles, plans et équipements liés à l’Arrow. Dans le contexte de la Guerre froide, il s’agit d’un enjeu de sécurité nationale.
Cliquez ici pour voir un diaporama racontant l’histoire de l’Arrow en détail, conçu par le Musée de l’aviation et de l’espace du Canada.
La légende se poursuit
L’Arrow a frappé l’imagination de la population canadienne comme nul autre projet auparavant. La possibilité qu’un pays comme le Canada puisse concevoir ce type de technologie futuriste a suscité un engouement et une fierté collective. Ces sentiments sont toujours bien vivants 60 ans plus tard.
Bien que de nombreux vestiges de l’Arrow aient été détruits, certains musées canadiens possèdent des artefacts liés au programme. Le plus gros vestige connu, le nez du RL-206, est actuellement exposé au Musée de l’aviation et de l’espace du Canada. Des théories du complot selon lesquelles il existerait un appareil intact circulent encore au pays. Certains croient fermement que le RL-202 se serait envolé avant qu’on ait pu le démanteler.
Ce mystère a inspiré nombre d’émissions de télévision, de documentaires, de livres et même de pièces de collection qui rendent hommage aux innovateurs derrière l’Arrow et examinent l’histoire mouvementée du plus célèbre avion canadien.
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